Déambulation journées du patrimoine 2022

09/09/2022 18:18

La culture ne vaut que si elle est partagée, cette présentation est gratuite, certaines oeuvres ne sont présentes que pour  vous permettre de mieux comprendre. 

 

Carte de la déambulation 

Merci de ne pas utiliser les oeuvres dans un but mercantile. L'auteur M Stauder JD.

Bonne balade !

Tout commence, il y a plusieurs siècles, au milieu de la forêt du Baconnais.

EN PREMIER, VOYONS QUELS SONT LES PEUPLES QUI ENTOURENT LE PAYS DES SANTONS  FORMANT LES PREMIERS PONTILABIENS,

Voici la configuration géographique des premiers siècles, avec les noms des communes actuelles. Ce modèle a été réalisé sur la base de la carte de l'Abbé Lacurie et modifié en fonction des éléments obtenus par satellite (Voir livre Pontilabium). Les Pontilabiens sont donc des santons.

 

Le nom de Pont l'Abbé d'Arnoult sous la forme de Pontolabium n'est présent officiellement qu'à partir de 1047, sur un document de donation à l'abbaye aux Dames de Saintes, par Geoffroy de Martel comte d'Anjou et d'Agnès de Bourgogne son épouse, qui comme son nom l'indique est duchesse d'Aquitaine suite à la mort de son premier époux. 

Voici le texte en latin ;  « Donum de Pontolabio. Donamus huic sacro loco sancte Marie, in hoc pago Sanctonico curtem unam scilicet Pontolabium cum ecclesia beati Pétri et appendiciis suis, sancte Marie de Valenza et ecclesiam Sancti Supplicii, cum universa integritate et utilitate unius cujusque ecclesiae, et tocius curtis; ecclesiam etiam sancti Johannis de Anglis cum integritate sua, et redecimationes de universis mediaturis nostris dominicis. » Cet extrait est tiré du cartulaire ou chartularium de Sancte Marie Sanctonensis, acte de 1047 premier chapitre. (Repris depuis le livre Pontilabium).

 


Nota bene :En 1047 le roi de France est Henri 1er au moment de la signature de l’acte de création de l’Abbaye de Saintes.  Henri 1 er est né le 4 mai 1008 et mort le 4 août à Vitry aux Loges. Il fut roi de France de 1031 à 1060. Pour mémoire Henri est l'arrière grand-père de Louis VII le Pieux qui a été le marié à Aliènor d'Aquitaine de 1037 à 1152, année du drame (Plantagenêt). Suivant le droit de l'époque Geoffroy de Martel a été également duc de Bourgogne.

 

Du toponyme.

L'acte de donation a été signé à Saintes ou Mediolanum Santonum

 

Pour faire vite, cela prend plusieurs pages pour expliquer ce qui ici va être exprimé en queques mots, le comte remet par un don ici donum. Il transmet,  un village donc un lieu qui recouvre un territoire, ici "pontolabio". Après de longues investigations ponto est un pont en gaulois (Réf : AR de la Tène), plusieurs recherches en Suisses prouvent l'utilisation du nominatif latin de grandes barges par nos ancêtres soit "ponto", ce mot est donc toujours d'actualité au XI siècle. Voyons l'autre partie du toponyme : "Labio", avant de devenir par glissements sémantiques "lèvre", signifie "bord", notamment utilisé pour exprimer le bord des plaies. Le scribe du comte souhaite exprimer et écrire avec le plus d'exactitude le nom du lieu où se trouve le territoire. Il rédige en utilisant un nominatif sur la base du pont ou ponto et/au bout ou au bord de celui-ci labio. "Ponto" le pont donne l'indication générale et "labio" signifiant au bout ne laissent aucun doute sur un endroit connu de tous, donc des participants lors de la signature du cartulaire. Maintenant "pontilabium" est une déclinaison utilisée comme abblatif locatif au sein de la charte.

 

Mais, l'origine de tout cela, au delà du Christ, est le fruit des décisions de Constantin 1er...

 

La wolrd compagnie existe vraiment (humour)... C'est cet empereur qui a fait du christianisme la religion officielle, par l'édit de Milan, en 313 après JC...

Ensuite Pontilabium a pu s'épanouir à l'ombre de Saintes ou Mediolanum Santonum.

Oeuvre de M. Oberthur François-Régis

 

 

Les abbesses de Saintes, propriètaires et seigneurs de ce lieu vont le faire prospérer de façon édifiante du 11 au 16 siècles, malgrè la guerre de 100 ans qui comme son nom l'indique a duré 116 ans (1337-1453). Ces siècles correspondent aussi avec la durée prise pour finaliser l'église telle qu'elle se présente de nos jours. Le prieuré, lui, est du 17 ème, probablement construit sur l'emplacement d'un bâtiment moins solide. Au 16 ème des travaux ont été réalisés sur le transept sud pour fournir un passage aux moniales et en même temps refaire la chapelle et le prieuré actuel dans la continuation.

Le onzième et le douzième siècles vont permettre d'assoir la prospérité, voilà les raisons explicatives:  Précisément une addition d'éléments, un changement climatique marqué par une moindre humidité (quelques degrés est le monde est changé), un temps de paix et un autre élément: le temps des inventions. Les paysans vont bénéficier de meilleures charues grâce au fer et en plus, vennu de Chine au X siècle, le collier d'épaule remplaçant le collier simple qui serrait la gorge des animaux. Dès son introduction les bêtes ont pu founir un effort de deux à trois fois plus important et surtout plus longtemps. L'ère du défrichement est ouverte. Elle a tellement marqué les habitants des campagnes que vous trouvez encore de nombreuses communes au toponyme proche du verbe utilisé à l'époque "essarter" ou en latin "exartare". Vous comprenez mieux l'origine du nom de la commune Les Essards à quelques kilomètres de "Pontilabium".

 Paris, BN, Fr 9199, f. 92.e siècle.

Vous l'aurez compris, pas de guerre, pas d'épidémie et plus de terre et de culture, donc plus de nourriture et de richesse, les abbesses peuvent prospérer.

 

Plus loin, un plan reconstitué du tour des fortifications, ces dernières montrent l'évolution remarquable qui a permis aux abbesses d'être au final maîtresses d'une ville, avec droit de foire et de péage, avec des terres nombreuses et fertiles, sans oublier les salines.

Carte des propriétés des abbesses de Saintes ci-dessous

L’obédiencière, puis la prioresse à partir de la fin XII siècle n’étaient pas d’office des bâtisseuses ni des stratèges. La mise en sécurité par des fortifications de la ville de Pontolabium a dû être calquée, en esprit,  sur celle de Saintes et la construction de l’église sur un modèle utilisé dans les environs. De plus les prioresses répondaient, par des fortifications, aux besoins de sécurité de l’époque. Les seigneurs, bien avant nos politiques d’aujourd’hui savaient l’influence sécuritaire sur le peuple. Et oui, encore de nos jours la peur est un premier moteur...

La construction des fortifications a dû être réalisée sur une période allant du XII au XIII siècle. Les finances des obédienciaires et Prioresses étaient élevées et augmentées de dons nombreux en cette époque où les seigneurs partant aux croisades furent généreux. De plus la parenté de l’abbesse Agnès de Barbezieux avec Aliénor d’Aquitaine assura aussi une protection aux biens de l’Abbaye, dont Pontilabium « Noustre ville ». Elle n'a pas été la seule issue d'une grande famille. Le cartulaire laisse apparaître les noms illustres des plusieurs familles disposant de grands pouvoirs.

Ci-dessous le tracé de ces fortifications et en blanc les portes.

Plan de Claude Masse au XVIII archive nationale

Voici la seule porte restante sur les trois en pierre.

Direction l'église Saint Pierre !

Comme il se doit , avant même de se construire un prieuré digne de ce nom, les abbesses vont bâtir une église remarquable avec une façade superbe.

Sur cette dernière, elle vont faire placer un sermon saintongeais singulier parmi les plus beaux de la région. 

 Le médaillon central est une restauration tardive et malheureuse.

Par contre le sermon est magnifique, n'oubliez pas qu'à l'époque, il était certainement en couleur. Ci-dessous deux exemples du travail réalisé:

 

Vous pourrez remarquer que la vierge sage ici présentée a une oréole et on peut encore voir la trace des flammes représentées à l'époque qui montre bien la finesse et la qualité de la réalisation.

Pour l'occasion, voici la vision des vierges folles et sages réalisée par un jeune artiste de la commune Paol Kratz.

 

Les voussures du portail portent avec élégance le sermon, avec un détail le calendrier des saison et du travail symbolsant le fameux "ut operaretur eum" divin condamnant l'homme au travail après son expulsion de l'éden est ici remplacé par des saints. Exemple en photo avec le tueur de Dragon Saint Georges, prefet sous Dioclétien, qui a tué un chef de bande qui rançonnait et pillait la région de "Lydda".

Le nom du chef était Nahfr qui signifie dragon. Maintenant vous comprenez mieux le pourquoi du comment. Il sera condamné à mort par Dioclétien pour traitrise. L'empereur n'a pas du tout apprécié que Georgius non seulement refuse de tuer des chrétiens, mais en plus fasse tout pour les protéger.

Il a subi le supplice de la roue avant d'avoir la joie d'être décapité.

Le sermon saintongeais était la représentation du chemin à suivre pour être accueilli au paradis, a minima en combattant ses démons intérieurs, le croyant peut s'élever à la vertu et à l'amour. A l'époque, on pensait à sauver son âme en respectant les commandements et surtout en pratiquant les vertus.

On peut donc obtenir la grâce par sa foi et ses attitudes.  Luther lui aura une vision différente où seule la foi permet d'obtenir la grâce. Pour les indulgences et le purgatoire qu'il condamne, surtout à cause des détournements de fonds et de la simonie (terme venant de Simon qui a voulu acheter le pouvoir de faire des miracle à Saint Pierre Act VIII.9-21).

Une église remarquable est étrangement semblable sur certains points avec sa grande soeur de Saintes. Voyez par vous même en comparant les deux images.

Si les travaux de renforcement lors du passage en gothique n'avaient pas renforcé les côtés, on pourrait se tromper de loin... En plus on retrouve, comme à Talmont ou Rioux, la patte des ouvriers des ateliers de sainte Marie de Saintes.

 
Mais revenons sur les vierges folles et sages du sermon et donc sur les voussures du portail riche en symbolique. Après ces personnages qui devaient montrer aux croyants la sagesses et la foi en action pour ne pas se voir refuser l'accès au royaume de dieu. (voir ci dessous la vierge folle trouvant porte close), on peut voir un travail d'orfèvre sur les vices et les vertus.
 
 
On voit sur cette photo que la vierge folle est bloquée devant un morceaux de pierre symbolisant la porte et Jésus pousse la porte. 
Pas glop dirait Pifou !
 

Continuons avec un classique de sermon saintongeais le combat des vertus et des vices, symbolique majeure à l'époque: pour preuve une enluminure du moment:

D'Honoré d'Autin XII siècle

Pour le plaisir, Paol Kratz, a mis au gout du jour les sept vertus luttant avec les vices (à vous, comme à l'époque d'interpréter)

 

Les vertus ne sont sans l'humilité! Voilà pourquoi St Pierre est si important : avoir la foi certes, mais sans l'humilité cela n'est rien !

Si vis pacem para bellum, la vertu prête à lutter, le mal sous ses pieds vaincu....

 
 

De nombreux modillons sont présents sur la façade mais aussi sur l'arrière de l'église. Après enquète, ces derniers ne servaient pas de chef d'oeuvre aux compagnons, cette pratique est bien plus tardive. Mais très certainement, ils permettaient aux apprentis après le passage de "lapin à chien puis sanglier " avant d'être maître compagnon de montrer leur niveau pour obtenir de meilleures rémunérations et convenir de leur statut.

 

La façade laisse apparaître trois portes dont deux closes ou baies aveugles. Une seule porte donc, l'explication est simple : Jésus a dit "je suis la porte" et il n'y a qu'un Christ (Jean 10-9).

Bien sûr, cette église étant dédiée à Saint Pierre, comme son Patronyme l'indique Simon bar Yonas ou Jonas, avait reçu comme surnom Pierre sur la base d'un jeu de mot avec Kêfâ, signifiant roc ou rocher. Les suivants ont traduit pierre pour signifier l'acte de construction de l'église catholique sur la base de Simon (pierre angulaire).

 

Dans l'église :

 
 

L'église est digne de l'époque romane par sa sobriété. Vous êtes invité à y entrer pour voir l'ensemble.

 

Voici la vision de notre jeune artiste quant à cet intérieur, 

 Dans cette interprétation artistique de la réalité, vous remarquerez en haut de la colonne gauche au coin du transept nord une statue d'un avare. Sachez que l'avarice est un des vices majeurs à combattre, mais surtout au sein de l'église même, au moment des quètes. Les abbesses ont choisi l'endroit le plus adéquat. En effet, si vous tentez, pendant le temps de la quête de vous soustraire en laissant croire que vous êtes en communion avec Dieu, votre regard ne peut que vous faire croiser la représentation même de votre vice en action. Des femmes de tête, ces abbesses: moi je dis MESDAMES !

Après l'église, la déambulation nous entraine dans les jardin du prieuré où une aubade le jour dit est effectuée au profit des visiteurs.

 

Ces jardins étant en restauration à l'instar du bâtiment voici les jardins d'un autre prieuré !

 

Ensuite la déambulation passe par l'espace se trouvant devant le prieuré.

Avant
Après !

Prieuré actuellement en rénovation. Nous ne savons que peu de choses  sur le prieuré tant sur la vie que sur sa forme architecturale avant sa rénovation au XVII ème siècle. Nous savons par le cartulaire que l’obédiencière puis la prioresse dirigeait la seigneurie et rendait justice. Les écrits sur d’autres prieurés, comme la narration dans « Histoire des Pays-Bas » d’Emmanuel de Meteren,   laissent clairement entendre que la prioresse n’est jamais seule. Quant à l’effectif, il pouvait aller de une à dix[1] religieuses avec la prioresse.  Suivant la règle de Saint Benoît, l’abbesse devant demander conseil des sœurs, la prioresse était désignée par l’abbesse de Saintes[2].

Elles n’étaient pas désignées en fonction de l’âge puisque la règle s’appuie sur les écritures :   « En effet, Samuel et Daniel étaient des enfants et ils ont jugé des anciens »[3]. De plus la conduite des affaires devait se faire suivant les directives de l’Abbesse de Saintes. L’obéissance étant une des règles fondamentales[4] des abbayes bénédictines. 

La prioresse est ses suivantes disposaient  d’un espace propre qui devait correspondre à un étage appelé noble[5]. Depuis le prieuré les sœurs pouvaient rejoindre l’église par la chapelle de Marie.  Leur niveau de vie au regard de la mense ou revenu était confortable, ce qui est normal pour une châtellerie ou seigneurie.

 


[1] Le nombre de choristes qui pouvait être effectivement avec la prioresse dépendait de celui de l’abbaye. Ce dernier a été de 66 en 1333 à 16 en 1608 sans compter les converses. Il bon de signaler qu’une fois sous la conduite de l’abbesse Garnier, soit entre 1333 et 1341, l’effectif s’est porté à 120 moniales.

[2] Dans certaines abbayes l’abbesse préférait nommer des doyennes en lieu et place de prioresses. Car ces dernières étaient nommées à vie, alors que la doyenne l’était pour dix ans.

[3] Cf. Saintes écritures : Samuel  3, 10-18 et Daniel 13, 45-59.

[4] Cf. Règle de Saint Benoît, chapitre 5 : Le premier degré de l’humilité est l’obéissance sans délai. Elle convient à ceux qui estiment n’avoir rien de plus cher que le Christ. En raison du service sacré dont ils ont fait profession, ou de la peur de l’enfer, ou de la gloire de la vie éternelle, dès qu’un ordre leur est donné par un supérieur, ils l’exécutent comme s’il s’agissait d’un ordre de Dieu, sans souffrir le moindre retard…

[5] L'étage noble est, à l'intérieur  d'une grande demeure, un étage placé généralement au 1er niveau élevé ; il dispose de fenêtres plus hautes et plus grandes que les autres parties du bâtiment, et offre bien sûr le plus grand confort.

L'abbesse rendait justice et elle avait à sa disposition un prévot. Sur la route de Champagne un gibet était dressé au lieu dit la fourche patibullaire. Ce dispositif permettait d'éloigner les bandits ou autres malandrins.

Simples mais efficaces les abbesses. Mais parfois cela ne suffit pas quant aux dangers de l'intérieur. En effet, le cartulaire laisse apparaître qu'en 1350 Agnès de Barbezieux, qui suivant nos calculs avait dans les trente ans, a eu maille à partir avec le seigneur de la Chaume. Profitant de sa venue sur les terres de Pontilabium, au milieu des champs , objets de litige. Là, Agnès de Barbezieux[1], abbesse, surveillant la mesure du terrain en compagnie de Wilhem de Mauzé ou Willelmo de Mausiaco, mais qui s'était absenté au moment des faits, le seigneur de La Chaume la plaqua à terre sans autre forme de politesse, bien au contraire l’injuria et fit montre d’une volonté plus que déplacée.  Sa punition  fut de s’en aller en Terre Sainte pour se faire pardonner ses coupables agissements, sans oublier un châtiment sonnant et trébuchant.



[1] Agnès I ère de Barbezieux d'abord cellerière (économe) au sein de l'abbaye avant dans prendre la direction après Sibille: abbesse de Saintes de 1137 à 1174, de la famille d'Aliénor par le comte de Toulouse.

La visite continue, en passant par la rue du docteur Gilbert. une explication est faite sur les voies de circulation étudiées suivant la coquille saint jacques pour permmettre l'évacutation des eaux salles.

Au coin de la rue une ancienne ouverture dans un mur permet d'expliquer l'expression "trier sur le volet". au moyen âge on parlait de "violet" un morceau de tissu sur lequel on triait les graines. C'est en 1532 que Rabelais, dans Pantagruel, met cette expression en avant. Il y parle d'élus choisis comme des pois chiches triés sur le volet, d'où la confusion.

Ensuite la visite continue au niveau du pont dans la rue du Vieux Pont, la face à l'Arnoult qui a été canalisée en 1812; Là, au niveau de l'eau est contée la légende de l'oie Junette.

L'oie Junette
En pleine logorrhée une des oies de la mère Douras prit la poudre d'escampette. Quittant Liauze, lieu dit se trouvant à un jet de pierre à l'ouest de la commune, dans l'espace qu'elle croyait avoir conquis elle trouva de quoi se sustenter. Ainsi forte de sa conviction égocentrée, elle s'éloigna de son lieu de naissance. Bien vite elle se retrouva aux portes de Pontilabium (Pont l'Abbé d'Arnoult). Là, la soif prit toute la place en son esprit, obscurcissant toutes réflexions. Elle s'avança dans les douves, hélas sèches. Si elle avait su lire, par quelques renforts magiques, le nom donné par les hommes l'aurait trompé. Ces fossés creusés par les hommes pour renforcer la défense de la ville, à une époque où poussés les châteaux forts, n'avaient que l'utilité de nuire aux déplacements et attaques potentielles des éventuels ennemis.
Ne trouvant que des mets secs, mais point d'eau, elle revint en arrière et passe le porche, où les gardiens du péage lui firent peur. Elle dévala la rue du pont romain, aujourd'hui nommée rue du Vieux Pont, pour s'arrêter aux abords de l'eau. Voyant, assoiffée, un trou d'eau tranquille et protégé par des herbes hautes, elle s'approcha pour étancher sa soif. Mais une bête y était déjà. A la vue, de cet animal, elle reflua. Ayant malgré la crainte elle reconnue une autre oie, elle se pris de courage et après avoir marquée une pose, pleine rage tout en hurlant elle fonça sur le lieu de la première rencontre. Mais l'autre oie, elle aussi montrait un aspect tout autant monstrueux. La peur au ventre, elle recula et resta prostrée, le temps que sa soif assèche totalement sa peur. Les yeux fermées, après une course folle elle se jeta dans le trou d'eau et pu se réhydrater. Une fois abreuvée, la soif étanchée, le calme fait dans son esprit victorieux, elle quitta le point d'eau. Forte de sa victoire sur sa peur, ayant vaincue à la fois sa peur et sa soif, elle tînt à vérifier si elle avait bien fait fuir sa congénère. Elle regarda avec courage l'onde et l'autre y était revenue. Forte de sa victoire, elle repartit concédant que tout à chacun à la droit de boire l'eau mis à disposition par la nature.
Son histoire fît le tour du territoire, certains jugeant de sa couardise, d'autres de sa volonté, de sa capacité à surseoir à sa peur et à rejeter ses croyances, mais le plus grand nombre salua sa pugnacité à faire fuir un intrus. Depuis dans bien des basse-cours elle assure le rôle de gardien à l'instar du chien.

 

Après avoir pris acte de cette histoire et de la morale qui en découle, le public est invité à passé au niveau des cadorettes et ensuite des douves.

 

Le long du parcours deux faits historiques sont contés aux participants: La Grotte à la Reine ou de Sainte-Radegonde, est proche  de Pont-l’Abbé d’Arnoult sur le territoire de la commune de Sainte-Radegonde ou Sancta Maria de Valenza suivant son nom en 1047. Vous devrez donc vous rendre à l’extrême limite du territoire de Pont l’Abbé et de Sainte Radégonde pour la voir.Un grand nombre de personnes appelle ce lieu « la chambre de la reine », suivant la légende qui a été renforcée localement suite à la création d’une prose mettant en scène l’arrivée de la mojhette à Pont l’Abbé d’Arnoult, par Mme Renée Bonnet. Vous pourrez découvrir ce qu’on peut nommer une grotte au bout du chemin des Cadorettes. Cette légende ne date pas d’hier puisque dans "Faits historiques et archéologiques et biographiques du Département de la Charente-Inférieure", par R.P Lesson en 1845 on peut lire: " la grotte où aurait vécu Sainte-Radégonde fuyant son époux Clother et s'y cachant pour éviter de tomber dans les mains de ses émissaires. La tradition appelle encore cette grotte pittoresque, creusée dans la roche, la chambre à la Reine. ».


Photographie des Cadorettes.

Mais légende concoure à une histoire ; Il y a déjà de nombreuses années une jeune fille, originaire de l’Houmée, est venue prier Sainte Radegonde pour qu’elle fasse revenir auprès d’elle son fiancé qui l’avait abandonnée juste avant le mariage. Par manque d’attention et par la disposition du sol aux abords de la grotte, elle fit une chute de onze mètres. L’histoire nous raconte que la Saintes a dû l’entendre car non seulement sa chute ne lui laissa aucune séquelle, mais de plus l’homme de son cœur lui revint et l’épousa. Ce fait raviva la légende dans l’esprit des gens.

 

Une autre histoire à en croire certains esprits amoureux de la légende, Trizay devrait son origine à deux crimes. Le seigneur de tonnay-Charente aurait confié sa fille aux moines locaux, avant de partir pour un voyage (1) lointain et, en revenant, il se trouva grand-père sans en connaître son gendre; il dissimula son ressentiment pendant quelques temps, puis il invita les religieux à un copieux repas, arrosé encore plus copieusement de vin. Au dessert, il les fit enfermer dans des sacs et jeter à la rivière. Pour Réparer son forfait et assurer à son âme le repos éternel l'astucieux seigneur fonda le prieuré de Trizay».



[1] Ironie : Certains peuvent penser aux croisades, il faut se souvenir que ces dernières, après l’appel de l’Empereur  Alexis 1er sous l’impulsion d’Urbain II n’ont démarré qu’en août 1096 si l’on prend en compte celle sous le commandement de Pierre l’Ermite. Ces faits « Dieu le veut » nous renvoie sur le sentier des dates qui sont développées dans le présent ouvrage. De plus on rapporte que dans les années  1100, Geoffroy le Vieux de Taulnay a fait construire L’église de Saint-Hippolyte. La justification se trouve en relation avec la non-participation à la croisade du Duc Guillaume dont il est le vassal. Pour mémoire, après la folie de Pierre l’Ermite, l’armée du Pape Urbain II attachée à lui par serment de fidélité traverse le Bosphore en 1097. Marquant le démarrage officiel des croisades. 

 
 
 
 

En retournant vers la place principale nous passons par les douves sèches

Puis passage par la rue du corps de garde

Puis la rue de temple, à l'époque un local permettait aux protestants de se réunir conformément à la loi "hors la ville"

 
 

Voilà il est temps de nous quitter. Le jour de la déambulation du pineau, du vin, des jus de fruits locaux, des aliments eux aussi issus du territoire ont été dégustés. Les visiteurs ont pu profiter d'une exposition de peinture et, bien sûr, de l'ensemble des dessins réalisés par notre jeunes talent Paol Kratz, à qui j'adresse un grand merci. Vous trouverez à la toute fin du présent des oeuvres exposées lors de cette journée où anachronisme venez renforcer le poids du passé. Merci à M. Oberthur François Régis et à Mme Stauder Laura pour leur participation et le prêt de leurs peintures.

 
 
 

Pour ceux qui veulent un complément sur la parabole des 10 vierges :Une histoire bien huilée comportant dix jeunes filles : cinq sages et cinq écervelées. La morale de cette histoire : soyez toujours prêt et fin prêt (version courte de la parabole). Ceux qui ont lu Mathieu peuvent  comprendre à travers les Proverbes. Il devient évident que les sages : Proverbes 4-7 « Voici le commencement de la sagesse: Acquiers la sagesse, Et avec tout ce que tu possèdes acquiers l'intelligence » et Proverbes 9-10 «Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'Eternel; Et la science des saints, c'est l'intelligence», « La crainte de l'Eternel est le commencement de la science; Les insensés méprisent la sagesse et l'instruction pour les insensées, il faut lire : Proverbes 1-7 ».  La morale que porte cette sculpture est que la vierge sage ne fait pas que se plier au sacrifice provisoire de sa virginité, mais vit dans le respect de Dieu. On les représente souvent avec une coupe droite : elles font attention, au minimum à la loi de la gravité. Les insensées ont des coupes penchées, donc elles ne font pas attention et perdent de l’huile. Pour ceux qui ont lu Samuel, l’huile représente l’Esprit Saint, ce qui vient renforcer l’image des insensées qui laisse fuir l’Esprit Saint. Samuel parle de l’Esprit de l’Eternel à travers l’huile. Si vous doutez encore, sachez que cette parabole sur l’entrée au royaume des cieux, montrée comme la porte d’un futur époux, elle est close au non-savoir. C’est d’ailleurs le verbe savoir qui ferme la marche de cette parabole.

OEUVRES DE M. OBERTHUR François-Régis
Oeuvre de Mme STAUDER Laura